Pour trois couronnes de François Garde

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Lorsque j'avais lu un extrait de ce roman, le début du roman, j'ai eu aussitôt envie de le lire. Mais ce n'est pas du tout ce que j'attendais.

En effet, ce roman débute par la découverte d'une lettre par un curateur aux documents privés. Ce curateur qui travaille auprès des familles qui ont eu un décès et organise le classement des papiers du défunt, nous raconte l'histoire. La lettre, écrite certainement par le défunt, on ne sait à quel moment de sa vie, quelques dates sont proposées à la fin du roman, révèle que cet homme lorsqu'il était jeune était matelot, et lors d'une escale, il a été payé trois couronnes pour coucher avec une femme masquée. La veuve demande à ce curateur de retrouver cette femme et s'il y a eu naissance d'un enfant.

Alors que je m'attendais à suivre toutes les recherches pour retrouver cette femme, je m'aperçois qu'elle est retrouvée aussitôt, qu'elle a bien eu un enfant, un garçon prénommé Benjamin. Et ensuite, on passe presque tout le roman à suivre la vie de Benjamin. Il habitait sur une île, laquelle on ne sait pas, tous les lieux sont inventés, et il est devenu syndicaliste, puis est entré en politique. Il s'est marié et a eu deux enfants. Il a été assassiné et suite à cet assassinat il y a eu de grands Troubles sur l'île. En fait, les trois couronnes qui appartenaient au père de Benjamin ont été volées. Et là aussi, l'auteur nous raconte l'histoire de ces trois couronnes qui font parties d'un lot de 235, chacune numérotée avec le nom du propriétaire. En effectuant ses recherches sur l'île, il rencontre plusieurs personnes, dont un homme, un historien, qu'il recontacte car il ne sait comment faire : s'il doit tout révéler au risque de créer de nouveaux troubles sur l'île ou ne rien dire, et léser les deux enfants de Benjamin de l'héritage qui est énorme.Cet historien lui dit qu'il connaissait toute l'histoire depuis longtemps, que le père biologique de Benjamin l'avait contacter pour retrouver si un enfant était né, et qu'ensuite, il était même entré en relation avec Benjamin. A la mort de Benjamin, l'historien n'a plus eu de nouvelles, le curateur n'a pas trouvé les courriers de l'historien dans les documents du défunt, alors puisqu'il n'a laissé comme trace que cette lettre, ils décident de ne rien dire. Ce que le curateur ne révèle à personne, c'est qu'en fouillant dans la chambre du défunt, il a retrouvé les trois couronnes qu'il a lui aussi du coup volées.

En définitive, seuls le début et la fin du roman sont captivants.

Parfois, le curateur fait référence entre parenthèse à sa propre vie. Son père serait mort dans un accident lorsqu'il était enfant, mais adulte il a soupçonné que son père s'était suicidé, et qu'on lui avait toujours caché la vérité.

Par exemple, il ajoute une parenthèse après cet extrait : "Jamais je ne saurais ce que Benjamin en avait su, consciemment, ou avec cette certitude tranquille qu'ont les enfants qui devinent les secrets tus en famille."

Quelques autres extraits :

"Les femmes insulaires sont notre trésor. Pour Ernestine, son ventre insulaire allait porter un enfant insulaire. Qu'il soit de son mari, qu'elle aimait et dont elle comprenait la souffrance, ou d'un inconnu ne comptait pas, à l'égard de cette certitude qui la dépassait."

"Un randonneur marche toute la journée avec un sac volumineux, auxquels ses muscles se sont habitués et qui, même s'il alourdit sa démarche, ne le gêne plus. Quand il arrive à l'étape, il jette sa charge, et son dos et ses épaules enfin libérés lui font sentir, alors seulement, combien il a porté. Je déposai en cette longue nuit cette histoire à ses pieds, et, me sentant plus léger, je mesurai à quel point elle m'avait écrasé, dès le premier jour. Je ne voulais plus ployer sous ce faix qui m'était étranger."

"La transparence, idole moderne, a des yeux cruels."

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Bah, tu nous as racontés toute l'histoire!!! Tu t'es vraiment dit que ça valait pas le coup qu'on le lise celui-là
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B
C'est exactement ça !