L'année des dupes Alger 1943 de Jacques Attali

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Quatrième de couverture : "Voici le récit d'un épisode incroyable, trop souvent censuré, de l'histoire de France, de l'histoire de l'Algérie et de celle de la Seconde Guerre mondiale.

1943. Une extraordinaire année de dupes, qui éclaire d'un jour nouveau la situation géopolitique mondiale d'aujourd'hui.

C'est d'abord l'histoire des Juifs d'Algérie qui reçurent, en 1870, la citoyenneté française et qui subirent ensuite des discriminations plus intenses encore que partout ailleurs en France, trouvant leur apogée dans les trois années de domination pétainiste en Algérie.

Des Juifs à qui deux gouvernements français successifs retirèrent leur citoyenneté : un gouvernement collaborant avec les nazis ; puis un autre, dont on ne parle jamais, collaborant avec les Américains.

Des Juifs à qui des dirigeants français, hors de toute présence allemande, se préparaient à faire porter des étoiles jaunes et qu'ils s'apprêtaient à enfermer dans des camps de concentration sahariens.

C'est aussi l'histoire du premier débarquement de troupes anglo-américaines en terre de France pendant la Seconde Guerre mondiale ; un débarquement qu'on ne commémore pas, parce que des troupes françaises y combattirent des troupes américaines.

Cet épisode incroyable met en scène des vichystes proaméricains, des Américains pétainistes, des résistants maréchalistes, se battant les uns contre les autres.

C'est enfin une histoire bien plus vaste, parce qu'en fait les dirigeants français craignaient que permettre aux Juifs d'être français n'ouvre le même avenir à tous les Algériens. Cela concerne aussi tous ceux qui réfléchissent aujourd'hui, où que ce soit dans le monde, à ce qu'est une citoyenneté, une nation, une identité. Pour construire un monde enfin libre et heureux."

Un livre fastidieux à lire. J'avais l'impression de lire toujours la même chose. De plus j'ai eu l'impression que Jacques Attali réglait des comptes avec certains personnages. Malgré tout j'ai appris pas mal de choses comme le fait, par exemple, que les Algériens n'ont jamais été français. On a occupé l'Algérie durant plus de 130 ans, et sans que la population soit française. Seuls étaient Français, les colons français, les Européens qui pouvaient demander la nationalité française et les Juifs mais pas tout le temps (décret Crémieux).

Extrait : "Plus encore : les questions que soulève cette histoire ne concernent évidemment ni seulement les Juifs, ni seulement les musulmans, ni seulement l'Algérie, ni seulement la France.

Elle renvoie à l'identité de chaque être humain qui, dans un pays, cherche à se protéger, en refusant ceux qui viennent d'ailleurs. Elle concerne aussi tous ceux qui se sentent citoyens pleins et entiers d'une nation, sans pouvoir y retracer leurs origines depuis des siècles, ni vouloir renoncer à une culture, une langue, une loyauté venues d'ailleurs. Ceux-là, qui sont si souvent rejetés par ceux arrivés avant eux dans le pays qui les accueille, tous ces gens, innombrables, se posent les mêmes questions que les protagonistes de notre histoire : Comment supporter que d'autres viennent chez vous, pour vivre votre identité, en la modifiant ? Comment les comprendre et les admettre ? Comment s'enrichir de leur présence ? Et puis aussi : Comment vivre l'exil ? Comment se faire admettre sans se renier ? Que transmettre à ses enfants de son passé ? Que faut-il en oublier ? Comment conserver la totalité de son identité quand les villes de son pays natal sont habitées par d'autres morts et d'autres vivants ?

La réponse à toutes ces questions est sans doute trop complexe pour être univoque. Elle se résume cependant à une seule exigence : la confiance en soi.

Ceux qui accueillent doivent avoir assez confiance dans leur propre identité pour penser qu'elle ne sera pas détruite, mais enrichie par quelques nouveaux venus. Ceux qui sont accueillis doivent avoir assez confiance en leur histoire et leur culture pour penser qu'elles ne disparaîtront pas dans leur nouvel avenir .

C'est cela que nous dit cette histoire : chacun, sédentaire ou nomade, est multiple. Chacun, sédentaire ou nomade, doit être fier de l'être, sans rien renier, sans rien oublier, avec lucidité, sans nostalgie ni haine, sans amertume ni rancoeur. Sans nier le droit de l'autre à être lui aussi pleinement lui-même. Avec l'acceptation du passé, et l'espérance en l'avenir."

 

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