Profanes de Jeanne Benameur

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Quatrième de couverture : "Ancien chirurgien du coeur, il y a longtemps qu'Octave Lassalle ne sauve plus de vies. A quatre-vingt-dix ans, il anticipe. Mais cette fois-ci, c'est sa propre peau qu'il sauve : comme autour d'une table d'opération, il se compose une "équipe". Il organise le découpage de ses jours et de ses nuits en quatre temps, confiés à quatre "accompagnateurs" choisis avec soin. Dans le geste ambitieux d'ouvrir le temps, cette improbable communauté acquiert, dans l'être ensemble, l'élan qu'il faut pour continuer. Et dans le frottement de sa vie à d'autres vies, l'ex-docteur Lassalle va trouver un chemin."

Aucune action, tout est psychologie dans ce roman que j'ai beaucoup aimé et que j'ai lu de plus en plus vite. En effet, au fur et à mesure que je connaissais un peu plus la vie des quatre accompagnateurs (un homme et trois femmes), bien que tout ne soit pas vraiment dit clairement, c'est plutôt par leurs pensées qu'on connait leur vie, je voulais savoir comment l'histoire allait évoluer. Chacun, le docteur aussi, a connu des moments très difficiles que seul le lecteur connaît. Enfin si, petit à petit les accompagnateurs, qui ne se rencontrent jamais, sauf au tout début lorsque le docteur les reçoit et à la fin, apprennent plus ou moins rapidement le passé du docteur et le grand drame de sa vie, mais le lecteur, lui, le connaît dès le début. J'ai été très surprise par la fin de l'histoire, je ne m'y attendais pas du tout, j'avais échafaudé toutes sortes d'idées, mais pas celle-là (je ne suis pas romancière pour imaginer de telle fin).

J'ai été un peu perturbée, par moment, par le style : manque de ponctuation et majuscules au milieu des phrases. Exemple : "Les caresses sont dans ses mains dans sa peau dans tout son être et..." "Mme Lemaire l'a agacé avec son Eh bien dîtes donc, ... Il a répondu C'est ça, madame!"

Extrait : "Lui revient dans la paix du soir l'histoire de la femme de Loth. Anna lui avait lu, dans la Bible, à une époque où elle pensait encore qu'elle pouvait l'aider à trouver la foi en son dieu. Il a relu l'histoire depuis, tout seul. Il a toujours été ému par cette femme, changée en statue de sel pour avoir juste voulu voir, une dernière fois, Sodome et Gomorrhe, malgré l'interdiction divine, parce que c'était toute sa jeunesse, toute sa vie passée, qu'elle voulait revoir une dernière fois, avant que ce dieu ne détruise tout. Il la comprend si bien, cette femme, qui ne peut s'empêcher de se retourner. Au risque du terrible châtiment... Si la femme de Loth avait porté un enfant, elle aurait résisté à l'appel du passé, pour sauver la vie à venir."

Je ne connaissais pas cette histoire de la Bible. Mais une fois de plus, cette histoire, pour moi, n'est pas à prendre au pied de la lettre, elle symbolise deux pensées : il ne faut pas se retourner sur son passé si on veut avancer dans la vie et lorsqu'on arrive à la fin de sa vie, lorsque la mort approche, on se remémore toute sa vie passée.

Cet extrait résume assez le roman : Octave Lassalle ira t-il jusqu'à accepter le terrible châtiment, lui qui à la fin de sa vie se retourne sur son passé ?

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Oh mais si je suis sûre que tu connaissais ce passage de la bible! Je me souviens très bien avoir regardé un film à Ochey, et ce terrible moment où Sodome et Gomorrhe est en pleine destruction et la femme se retourne, ça m'avait marqué! mais quel film c'était?...
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L
Et bien je crois que nous avons eu toutes les deux le même plaisir à lire ce livre !<br /> Mon article: http://lydianeyannick.over-blog.com/article-profane-121713883.html
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