Opération Napoléon de Arnaldur Indridason
Dans le cadre du challenge, il fallait lire un auteur islandais. Ma recherche ne m'avait procuré que deux auteurs : un dont les livres ne m'ont pas beaucoup attirée et celui-ci qui m'attirait un peu plus bien que je n'aime guère lire le genre roman noir. C'est le titre qui m'a fait choisir ce livre et surtout la quatrième de couverture : 1945. Un bombardier allemand, pris dans le blizzard en survolant l'Islande, s'écrase sur le Vatnajökull, le plus grand glacier d'Europe. Parmi les survivants, étrangement, des officiers allemands et américains. L'Allemand le plus gradé affirme que leur meilleure chance de survie est de marcher vers la ferme la plus proche. Une mallette menottée au poignet, il disparaît dans l'immensité blanche. Dans les années qui suivent les Américains lancent en vain des expéditions pour faire disparaître cette opération militaire mystérieuse et encombrante. 1999. Le glacier fond et les satellites repèrent une carcasse d'avion, les forces spéciales de l'armée américaine envahissent immédiatement le Vatnajökull et tentent en secret de dégager l'avion. Deux jeunes randonneurs surprennent ces manoeuvres et sont rapidement réduits au silence. Avant d'être capturé l'un d'eux contacte sa soeur Kristin, une jeune avocate sans histoires. Celle-ci se lance sur les traces de son frère dans une course poursuite au coeur d'une nature glaçante. Les événements se précipitent. Les hypothèses historiques déconcertantes, parfois dérangeantes, et la séduction inoubliable qu'exerce cette héroïne à la fois tenace et perspicace, font de ce texte un formidable roman à suspense.
Ah oui, du suspense il y en a et beaucoup, l'auteur sait bien le maîtriser. De courts chapitres dans lesquels il lance au début une intrigue, puis continue sur la description des personnages ou de la nature et termine en donnant un bout de la solution; ce qui fait qu'on passe au chapitre suivant pour connaître la suite. Et c'est ainsi que, ayant vu à la télévision dimanche midi un reportage dans lequel on voyait comment la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont récupérés, à la fin de la guerre, les ingénieurs allemands qui avaient conçu le V2, j'ai terminé ce roman entre dimanche soir et ce matin, soit plus d'une cinquantaine de pages, pensant que c'était ça l'énigme de cette "opération Napoléon". Eh bien non !
Ensuite, je pensais que d'après la quatrième de couverture, on allait voir comment les occupants de cet avion avaient vécus sur le glacier jusqu'à leur mort pendant une grande partie du roman. Eh bien non, 1945 n'occupe qu'un petit chapitre au début. Enfin si, un peu quand même, puisque, lorsqu'ils retrouvent l'avion, le pilote a réussi à écrire dans un cahier ce qu'ils vivaient. Dans les chapitres suivants, toute l'histoire qui se déroule en quatre jours en 1999 et pour terminer un petit chapitre en 2005 ! Tout ça en plus de 300 pages !
Finalement j'ai adoré ce roman, moi qui ne lis que le soir, en journée, quand j'avais un peu de temps libre, je le prenais pour connaître la suite de l'histoire.
Un extrait : "Vous avez raison, notre boulot a toujours été d'effacer l'ardoise et de la réécrire, répondit Carr. L'histoire n'est qu'un tissu de mensonges - nous le savons bien, vous et moi. Il y a eu tant de dissimulations, tant de choses inventées de toutes pièces ; nous avons dit la vérité sur des mensonges, et menti sur la vérité, enlevé telle chose pour la remplacer par telle autre. C'est notre job. Vous m'avez dit un jour que l'histoire de l'humanité n'était rien d'autre qu'une succession de crimes et de malheurs. Eh bien, c'est aussi une succession de mensonges savamment construits."