Devenir femme de mère en fille de Malvine Zalcberg

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Quatrième de couverture : "Qu'est-ce qu'être une femme ?" C'est pour répondre à cette question fondamentale que la fillette se colle, avec amour, à sa mère. Mais celle-ci, et c'est souvent le cas, n'a elle-même pas forcément trouvé la réponse. Elle cherche alors à tenir sa fille à distance ou, au contraire, se colle à son tour à elle. Dans tous les cas, il faudra bien que la petite fille devenue grande s'éloigne d'elle. Et, dans tous les cas, ce sera difficile. Ainsi, tandis qu'elles essayent d'élaborer leur propre façon d'être femme, mères et filles se perdent et se retrouvent, se combattent et se réconcilient.

A partir des très nombreuses figures mère-fille représentées au cinéma, Malvine Zalcberg, psychologue clinicienne et psychanalyste, explore les étapes de ce devenir, fruit d'une construction mutuelle, en mettant au jour les multiples fils qui tissent ce lien unique. Elle démêle ainsi ces relations complexes où agissent toutes sortes de transmissions, et éclaire leurs difficultés, livrant même certaines clés pour les éviter et les résoudre.

Tout est dit dans la quatrième de couverture. En lisant ce livre, parfois je me demandais si j'avais bien fait ou pas. De toute façon pour moi et vous, mes filles, c'est trop tard. Mais certainement intéressant à lire pour vous qui avez des filles qui sont encore petites. Une chose est sûre, il faut aussi la présence effective du père.

Quelques extraits : 

"Car c'est dans la constitution de l'identité féminine que réside la question par excellence de la femme. Dès le début, la fille est confrontée à la difficulté de définir, d'appréhender son sexe. Une interrogation qui se pose comme un prolongement de la perplexité que la découverte de la réalité anatomique provoque depuis l'enfance : "Pourquoi mon corps est-il différent de celui du garçon ?" Ce dernier s'étonne lui-aussi de cette dissimilitude, mais il ne se demande pas :"Pourquoi mon corps est-il différent de celui de la fille ?", il pensera plutôt : "Pourquoi le corps de la fille est-il différent du mien ?"....Face au corps féminin, auquel il attribue un "manque", le garçon, plutôt effrayé, tente de se rassurer. Se reposant sur la sécurité que la présence visible d'un organe masculin en son corps lui confère, il se dit : "J'ai."... Il acquiert un signifiant de son sexe dans son inconscient : penser, savoir j'ai, l'identifie en tant qu'homme. La fille, elle, n'a pas d'organe "visible et présent" en son corps ; au contraire son sexe se révèle être plutôt occulte, reposant parmi les ombres. Je n'ai pas ne l'identifie pas... Ne pouvant pas dire : "J'ai un organe qui m'identifie en tant que femme", elle n'a pas de signifiant de son sexe dans son inconscient...qui lui (l'homme) permet de dire : "J'ai et donc je suis un homme." Pour elle, ne pas avoir signifie ne pas être. D'où la nécessité d'une éternelle confirmation de son identité, qui se reflète dans un sentiment de "peur de ne pas être".

"La mère - qui permet l'élaboration de cette illusion - devra se charger progressivement - à la mesure de la capacité du bébé à le tolérer - d'introduire une désillusion : "Non, mon petit, le sein n'apparaît pas toujours là où tu veux." De cette façon, elle ouvre la voie à l'un des aspects les plus importants dans la formation de la psyché infantile : savoir que toutes les demandes ne peuvent être satisfaites."

"C'est en surmontant le besoin initial de recevoir "tout l'amour du monde" de la part de sa mère - ce qui, de toute façon, ne lui serait pas bénéfique - et en se satisfaisant d'un "amour suffisant" - quantité subjective, singulière et spécifique à chaque cas - que la fille s'arme pour la vie."

"La fille se pense en tant qu'objet de satisfaction de sa mère et vit dans un état de fusion avec celle-ci. Le manque de la figure paternelle se fait sentir. Celle-ci aurait pu apporter une limite à la toute-puissance maternelle, si nécessaire à l'équilibre émotionnel de toute fille."

"Un père se rendant présent dans la vie d'une fille confère à celle-ci la force et le courage de se lancer dans un avenir qu'elle sent lui appartenir. C'est un père qui après avoir dit non - se chargeant ainsi de séparer l'enfant de sa mère et de lui interdire de rester attachée à celle-ci - dit aussi oui. Un oui qui autorise et provoque le désir de connaître, de se développer et de s'insérer dans le monde, de manière autonome et libre.

"... il est bon de pouvoir compter sur père et mère lorsque les deux régulent et protègent l'action l'un de l'autre ; s'il n'est pas souhaitable que l'enfant soit livré à la sollicitude excessive de la mère, il ne l'est pas non plus qu'il soit abandonné au seul pouvoir du père."

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Bah tu m'intrigues avec ton "pour mes filles c'est trop tard". on est irrécupérables?
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B
Non, ce n'est pas ça. dans ce livre, elle explique tout ce qu'il faut faire quand la fille est petite pour qu'elle devienne une femme épanouie et puisse aussi transmettre à ses filles plus tard. Moi, maintenant, si je n'ai pas bien fait, c'est trop tard, je ne peux plus rien y changer. Bon, après, je n'ai pas l'impression que vous avez des problèmes dans votre vie de femme. mais ça, il n'y a que vous pour le ressentir.