La douleur : Albert des capitales - Ter le milicien de Marguerites Duras

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Introduction : Ces textes auraient dû venir à la suite du Journal de La Douleur, mais j'ai préféré les en éloigner pour que cesse le bruit de la guerre, son fracas. Thérèse c'est moi. Celle qui torture le donneur, c'est moi. De même celle qui a envie de faire l'amour avec Ter le milicien, moi. Je vous donne celle qui torture avec le reste des textes. Apprenez à lire : ce sont des textes sacrés.

Albert des Capitales c'est l'histoire d'un donneur pendant la guerre, il est interrogé. et Ter un milicien.

Extraits : "Depuis des années on en entendait parler, les premiers jours on avait cru en voir partout. Celui-ci serait le premier qu'on verrait peut-être en toute certitude. Enfin on avait le temps de se faire une certitude. Et de voir comment c'était fait un donneur. La curiosité était intense. On était déjà plus curieux de ce qu'on avait vécu aveuglément sous l'Occupation que ce que l'on vivait d'extraordinaire depuis une semaine, depuis la Libération."

"Ter se tient tranquille auprès de Thérèse. Il fait beau, très clair. Il n'y a pas de police. La police s'est battue avec le peuple de Paris et elle n'a pas encore repris ses fonctions depuis la Libération. Depuis trois jours, les rues sont pleines sans police. Des autos pleines de FFI circulent dans tous les sens, dans les sens interdits aussi, elles roulent à une très grande vitesse et se doublent en usant largement des trottoirs. Une frénésie de désobéissance, une ivresse de liberté s'est emparée des gens."

"Nous n'avons pas su ce qu'est devenu Ter, s'il a été fusillé, ou s'il a vécu. Si Ter a vécu il a dû être de ce côté de la société où l'argent est facile, où l'idée est courte, où le mystique du chef tient lieu d'idéologie et justifie le crime."

 

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