Manderley for ever de Tatiana de Rosnay

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Tatiana de Rosnay, à part le film, que j'ai adoré, tiré de son roman "Elle s'appelait Sarah", je ne connais pas. De plus, mes filles, qui ont lu d'autres romans du même auteur, n'ont pas aimé. Alors, ce livre j'ai voulu le lire, surtout, parce que c'est une biographie de Daphné du Maurier. Mais là aussi, c'est marrant, car Daphné du Maurier, j'avais juste lu un extrait en anglais, au lycée, de "Rebecca"; et ensuite, bien des années après, j'ai vu le film, à la télé, que j'ai adoré aussi. C'est juste le souvenir de l'extrait lu en anglais qui m'avait donné envie de regarder le film.

La vie de Daphné du Maurier : tout dans sa vie m'a étonné, et de plus, je ne pensais pas qu'elle avait autant écrit. D'ailleurs, la plupart de ses romans ou nouvelles ont été adaptés au cinéma : Rebecca (même titre que le roman), "les oiseaux" de Hitchcock tiré d'une de ses nouvelles... Mais à chaque fois, elle est déçue par ces adaptations qui ne reflètent pas exactement le ton du roman, ou alors, les acteurs ne sont pas physiquement comme elle s'est imaginée les personnages de ses romans. De même qu'elle sera très mécontente du film "Un pont trop loin" (ce n'est pas un film tiré d'un livre qu'elle aurait écrit) qui retrace un fait de la Seconde Guerre Mondiale vécu par son mari, militaire gradé dans l'armée anglaise. Parmi tous ses livres, elle a aussi écrit la biographie de Branwell Brontë. Elle parlait aussi couramment le français, elle a fait de longs séjours en France, et même passé une année en pensionnat, sur les traces de son grand-père paternel.

Même si j'ai mis longtemps à lire ce livre, c'est surtout parce qu'il compte plus de quatre cents pages, car j'aime beaucoup la façon d'écrire de Tatiana de Rosnay. La biographie est très vivante, et on pourrait croire qu'on lit un roman et non une histoire vraie.

Quelques extraits :

D'abord celui-ci, Daphné enfant, qui peut expliquer pourquoi elle est devenue écrivain. "Les mois passent, et la fringale de livres de Daphné ne semble jamais rassasiée... La magie des livres est une drogue, un sortilège, une échappatoire, aussi puissante, aussi envoûtante que le Pays Imaginaire de Peter Pan. Pendant que ses soeurs mènent leur vie, ..., Daphné lit."

Une phrase de Daphné du Maurier (1926) : "La liberté, celle d'écrire, de marcher, de flâner, de gravir une colline, de sortir un bateau, d'être seule."

"... ces particules héréditaires de chagrin et de mélancolie qui coulent dans leurs veines."

"Elle oublie tout. Sa mémoire est un puzzle auquel il manque des pièces. C'est le brouillard qui les a mangées, il les a dévorées, petit à petit, et sournoisement, il la dévore, elle, de l'intérieur. La seule façon d'y remédier, de faire rempart au brouillard, c'est de créer de nouvelles "routes" (habitudes : petite avec ses soeurs elles avaient créer un code et remplaçaient certains mots par d'autres)."

"Le rêveur est tout puissant, son regard est un kaléidoscope qui fait fi du présent, de ce pauvre corps exténué, du brouillard tenace qui l'étouffe depuis dix ans. Le long ruban noir se détache, libère ses mains entravées. Les images défilent, sa hutte, sa machine à écrire, ses propres doigts tapant à toute vitesse, la page blanche truffée de mots. Impossible d'emprisonner un rêveur, il sait franchir les murs, déverrouiller les portes, chasser le poids des années. Le rêveur a tous les droits, le rêveur est libre, Kiki le lui avait soufflé."

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Lydiane avait bien aimé Tatiana De Rosnay aussi. Moi ce que je n'aime pas c'est que ça manque terriblement d'action. J'ai l'impression qu'il ne se passe rien pendant des pages et des pages, mis à part les pensées et les états d'âme des personnages. Du coup, ça me gonfle vite, je ne vois plus l'intérêt de l'histoire... Mais toi tu aimes bien les passages descriptifs dans les livres.
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B
Oui, à condition que ce soit bien écrit.