Changer l'eau des fleurs de Valérie Perrin

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Sixième livre du challenge. Si j'avais pu, ce roman je l'aurais lu sans m'arrêter. Mais lire huit cents pages en une seule fois, même si en vérité il y en a moins puisqu'il est écrit en gros caractères, c'est impossible !

Quatrième de couverture : Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se réchauffer dans sa loge où rires et larmes se mélangent au café qu'elle leur offre. Son quotidien est rythmé par leurs confidences. Un jour, parce qu'un homme et une femme ont décidé de reposer ensemble dans un carré de terre, tout bascule. Des liens qui unissent vivants et morts sont exhumés, et certaines âmes que l'on croyait noires se révèlent lumineuses. Malgré les épreuves, Violette, véritable fée du quotidien, croit obstinément au bonheur. Un hymne au merveilleux des choses simples.

Dans ce roman, il n'y a pas qu'une histoire, il y en a plusieurs : Violette et Philippe Toussaint et leur fille Léonine, et les parents de Philippe ; Violette et Luc et Françoise Pelletier ; Violette et Célia ; Violette et Sasha; Violette et les frères Lucchini (Pierre, Paul et Jacques), et Nono, Elvis, Gaston et le père Cédric ; Violette et Julien Seul ; Violette et Irène Fayolle et Gabriel Prudent ; Violette et tous les personnages de la deuxième grande histoire de ce roman, celle qui donne envie de lire sans s'arrêter.

L'histoire débute en 1985 quand Violette, née sous X et ayant vécu son enfance de famille d'accueil en famille d'accueil, rencontre Philippe Toussaint dans un bar de Charleville-Mézières où elle est barmaid. C'est le coup de foudre, il est beau, toutes les filles s'accrochent à lui, mais c'est elle qu'il choisit. Philippe travaille de temps en temps. Le jour qu'elle a dix-huit ans, en 1986, il lui annonce qu'ils vont devenir garde-barrière à Malgrange-sur-Nancy. En 1997, lorsque la barrière est automatisée (dernière barrière automatisée en France, je ne pensais pas que c'était si récent !), elle trouve ce travail de garde-cimetière à Brancion-en-Chalon en Bourgogne. Ce n'est pas un hasard !

Quelques extraits : "Pourquoi ? Vous pensez que je pleure du matin au soir ? Que je suis taillée dans les larmes et le chagrin ?"

"Je suis gardienne de cimetière, je ne bois que des larmes."

"Les mots tus s'en vont hurler au fond de nous."

"Ne juge pas chaque jour à la récolte que tu fais, mais aux graines que tu sèmes."

"Ce que je semais, je le ressentais. Je m'ensemençais. Pourtant la terre désertique dont j'étais constituée était bien plus pauvre que celle du potager du cimetière. Une terre de caillasse. Mais un brin d'herbe peut pousser n'importe où, et j'étais faite de ce n'importe où. Oui, une racine peut prendre vie dans du goudron. Il suffit d'une micro-fissure pour que la vie pénètre à l'intérieur de l'impossible. Un peu de pluie, de soleil et des souches venues d'on ne sait où, du vent peut-être, apparaissent."

"Je crois qu'il faut oublier, Violette. Je crois qu'il faut continuer et ne plus chercher à savoir comment, pourquoi, qui. Le passé n'est pas aussi fertile que la merde que je dépose sur le sol. Il s'apparente plus à de la chaux vive. Ce poison qui brûle les souches. Oui, Violette, le passé est le poison du maintenant. Ressasser, c'est mourir un peu."

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1
Bizarre ton roman... Pas sûre d'avoir saisi le fond de l'histoire
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B
C'est l'histoire de Violette et de tous les gens qu'elle rencontre qui ont aussi une histoire personnelle pour certains. Mais je n'ai pas révélé toute l'histoire personnelle de Violette, celle qui raconterait trop le roman. Il faut le lire pour voir la beauté captivante de ce roman.