Né d'aucune femme de Franck Bouysse

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Merci de m'avoir prêté ce magnifique roman ! Je l'ai lu très vite, j'avais hâte de découvrir comment ça allait se terminer toute cette histoire. Que de rebondissements ! A chaque fois que j'imaginais la suite, j'avais tout faux.

Ah, et puis quelle belle écriture. Si plaisant à lire ! On voudrait que jamais ça ne se termine. On voudrait toujours continuer à lire, même lorsqu'on est arrivé à la dernière page.

Pourtant aussi, qu'est-ce que j'ai pu pleurer en lisant ce roman ! Je me disais : mais c'est un roman. Ce n'est pas la réalité. Mais j'avais vraiment l'impression de lire une histoire vraie.

Même si Lydiane et Mylène l'ont déjà lu, je retranscris ici la quatrième de couverture :

"Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d'une femme à l'asile. - Et alors, qu'y a-t-il d'extraordinaire à cela ? demandai-je. - Sous sa robe, c'est là que je les ai cachés. - De quoi me parlez-vous ? - Les cahiers... Ceux de Rose." Ainsi sortent de l'ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.

Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, confirme dans ce roman sensible et poignant son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l'âme humaine.

Quelques extraits :

"C'est à ce moment-là que ça m'est tombé dessus sans prévenir. Ma famille est revenue, et les larmes se sont mises à couler d'un seul coup, pendant que je réalisais ce que j'allais devenir sans elle, loin de ma liberté, parce que, même miséreuse, il y avait quand même de la liberté dans ma vie aux Landes. J'en voulais à mon père, et aussi à ma mère. Je les maudissais de m'avoir fait naître, vu que tout ce qu'ils avaient à m'offrir, c'était d'être l'esclave de gens qui m'étaient rien et qui avaient tout l'air de vouloir m'en faire baver."

"Lâche, comme Edmond. Parce qu'être lâche, c'est pas forcément reculer, ça peut simplement consister à faire un pas de côté pour plus rien voir de ce qui dérange. A ce qu'il me semblait, Edmond, il avait toujours fait des pas de côté, alors, je voyais pas bien pourquoi il se mettrait d'un seul coup en travers du chemin du maître, surtout pour une fille comme moi. Malgré son boniment et ses regrets, j'y croyais pas une seconde."

"Puis elle s'en alla, peinant à se défaire du regard de son père accroché à sa silhouette, désireuse de s'éloigner au plus vite de cette emprise invisible, de ne plus en ressentir le poids; car il lui avait au moins appris cela, que tourner le dos à un regard qu'on n'a pas satisfait est bien pire que de continuer à l'affronter."

"A quoi bon faire des comptes sur un cahier, si c'est pour faire des soustractions toute sa vie."

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Commenter cet article
1
Contente que ça t'aie plu !<br /> Oui un très beau roman bien écrit même si certains passages sont vraiment durs à lire....
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S
Merci d'avoir mis la 4ème de couverture pour moi ! Ça n'a pas l'air très drôle...
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L
Oui c'est un beau roman, mais drolement dur !
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