Les fondamentaux de la foi chrétienne de Marie-Christine Bernard

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Un livre que je dois avoir depuis environ 10 ans et que je viens seulement de lire. Je crois qu'on me l'a donné quand j'ai fait la formation Face.

Quatrième de couverture : L'essentiel de la foi chrétienne tient en très peu de chose. Ce qu'elle dit est d'une simplicité désarmante et elle est porteuse d'une immense force de vitalité. Pour chaque personne. Pour aujourd'hui. Du coeur des Évangiles, cette puissance vitale jaillit et se répand en direction de quiconque s'y rend disponible. Mais qui, aujourd'hui, perçoit que c'est de vitalité, de bonheur, de force, de présent qu'il s'agit ? 

L'auteur nous propose d'accéder de nouveau à ce trésor, grâce à cinq repères : nous sommes créés pour le bonheur; nous sommes aux prises avec le malheur; nous sommes libérés; nous sommes l'Église; nous sommes en route spirituelle. Ils permettent de clarifier le message que toute personne de conviction chrétienne est censée porter en elle et autour d'elle.

Ce livre répond ainsi à une double aspiration de la part de nombreuses personnes, croyantes ou non : repérer, en peu de mots, la cohérence du contenu de la foi et percevoir clairement l'intelligence de ce contenu eu égard aux exigences de la raison contemporaine.

Je vais juste citer quelques extraits qui m'ont marqués.

"L'expérience précède la conscience."

"Le constat des multiples contradictions, au moins apparentes, que renferme la Bible ne peut que nous rassurer : la vérité ultime sur Dieu et sur l'humain ne tient dans aucun livre, aucun récit, aucune parole humaine. En revanche, la parole humaine, les récits et les livres que nous produisons expriment la quête de sens et ouvrent des voies pour s'y engager."

"Deux réserves légitimes peuvent ici se présenter : - Le sens étant élaboré à partir d'un retour sur expérience, quel intérêt offre-t-il à des néophytes, à des lecteurs/auditeurs qui n'ont pas encore l'expérience suffisante, pour éprouver la pertinence de ce sens ? Le risque est alors de fermer le Livre sans l'avoir vraiment ouvert. - L'expérience à la base de la rédaction des récits de la Genèse relève d'une culture qui est fort éloignée de la nôtre. En quoi ce que cette culture a permis d'affirmer peut-il être encore pertinent pour nous, citoyens du XXIème siècle, Africains, Chinois, Européens ...? Le risque est alors de ne  pas ouvrir le Livre."

Extraits des pages 40 à 44 :

"La question qui se pose alors est donc celle du "pourquoi ?" : pourquoi la souffrance, et, par extension, pourquoi le mal qui provoque la souffrance ? D'où vient-il ? Un responsable peut il être mis en cause ? La souffrance liée au labeur de l'accouchement et du travail quotidien pour subsister à ceci de particulier qu'elle touche l'inévitable : vivre c'est donner la vie (faire naître, donc accoucher) et permettre l'existence (faire croître, donc assurer la subsistance)."

"Paradoxalement, la joie qu'un enfant soit venu au monde doit traverser la douleur de l'accouchement; la joie des moissons celle du labeur harassant. Cela, les rédacteurs du Livre de la Genèse le constatent tous les jours : il leur suffit d'être attentifs et de s'étonner devant les cris des femmes en travail et la sueur des hommes au travail dans les champs et les vignes entre l'implacable soleil de ce pays méditerranéen et la terre, dont tout artisan cultivateur ou jardinier dira qu'elle est basse."

"Ainsi, le "Tu enfanteras dans la douleur" adressé à la femme, et le "Tu travailleras à la sueur de ton front" adressé à l'homme (masculin) sont des constatations, des descriptions  de quelque chose d'évident pour les contemporains des rédacteurs, et qui restent parlantes pour nous."

"Ici ou là se promène encore dans quelques têtes l'idée que la souffrance liée à l'accouchement serait l'effet d'un ordre de Dieu, ordre qu'il serait par conséquent coupable de transgresser. Que ce point de vue ait été essentiellement avancé par des hommes (masculins), c'est à dire non concernés directement par la souffrance de l'accouchement, pourrait suffire à jeter un doute sur la pertinence de cette lecture. Mais dans le même temps, la souffrance liée au dur labeur du travailleur ne semble pas avoir reçu la même interprétation légitimante. Les machines et les robots chargés de soulager la tâche des travailleurs n'ont jamais été soupçonnés de contredire une supposée loi divine."

"Que cela nous serve d'illustration de ce qu'est un détournement de texte biblique comme il y en a eu, et comme il y en a encore de nombreux."

 

"L'enracinement de ces écrits est plein, lourd parfois, de la réalité de l'existence, en ses aspects les plus pragmatiques comme en ses aspects les plus métaphysiques. À travers une culture très lointaine par rapport à celle où nous sommes, ce sont pourtant des préoccupations humaines fondamentales qui s'exposent à notre lecture. Pourquoi vivre ? Comment bien vivre ? Comment vivre heureux ? Comment savoir que sa vie est réussie ? Sommes-nous destinés à la mort définitive ? Pourquoi ceux qui font le mal s'en sortent bien, parfois mieux que les autres ? Où est la justice ? Pourquoi souffrons-nous ? À quoi sert de s'engager dans la bataille ? Qui défend le petit, le faible ? Quel secours puis-je attendre ? etc."

"Il s'agit de garder le gouvernement de sa vie, autrement dit de refuser de vivre par procuration. Garder le gouvernement de sa vie ne signifie pas prétendre la maîtriser. L'image la plus parlante nous vient du monde de la navigation : garder le cap choisi en tenant fermement le gouvernail, c'est intégrer tous les paramètres d'une route à faire, une route aux conditions changeantes, parsemée d'imprévus plus ou moins heureux, dépendant d'éléments que le marin ne maîtrise pas, mais qu'il apprend à assumer au fil de la traversée. Gouverner sa vie revient à exercer sa liberté (avancer vers un cap désiré) dans des conditions données."

"Méditer à partir de la Bible."

"Accueillir la Parole de Dieu grâce à la méditation priante de la Bible n'est cependant pas suffisant pour qui cherche à vivre sa vie selon l'Esprit de Dieu. En effet, un autre livre doit être écrit, lu et relu : c'est celui de sa propre vie, telle qu'elle va, jour après jour. Que serait une méditation des Écritures qui ne changerait rien à l'existence concrète ?"

 

 

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