Le docteur Jivago de Boris Pasternak

Publié le

Pour le challenge, le livre de mon année de naissance : difficile de trouver un livre que j'avais vraiment envie de lire. Finalement, j'ai choisi "Le docteur Jivago" de Boris Pasternak tout en me disant, comme j'ai vu le film, ça ne va pas être intéressant. Mais au contraire, car, par rapport à ce que je me souviens du film que j'ai vu il y a longtemps, qui est plutôt une belle histoire d'amour, dans le livre, j'ai beaucoup plus ressenti les conséquences de la Révolution sur la population. Ou je n'ai pas su le voir dans le film. Il faudrait que maintenant je le regarde à nouveau et je suis sûre que je le verrais différemment, surtout en ce qui concerne certains personnages.

Ah oui, car il y en a beaucoup des personnages, et qui ne portent pas toujours le même nom : les prénoms qui se déclinent en plusieurs diminutifs; ceux qui ont changé de noms au moment de la Révolution. Dans les premiers chapitres, je revenais souvent en début de livre où se trouvait la liste des personnages. Ensuite, lorsque c'étaient des personnages qui me semblaient moins importants, je ne le faisais plus. Exemple : Sacha, Sachenka, Sanetchka, Choura, Chourotchk (diminutifs d'Alexandre), fils d'Antonina Alexandrovna Groméko (Antonia, Tonia) et du docteur Jivago (Iouri [Ioura, Iouratchka] Andréiévitch); Pavel (Pacha, Pachka, Pachenka) Pavlovitch Antipov, puis général de l'armée révolutionnaire sous le pseudonyme de Strelnikov, mari de Larissa (Lara) Fiodorovna Antipova. D'ailleurs, tout au long du livre, on voit plus souvent Iouri Andréiévitch et Larissa Fiodorovna que docteur Jivago et Lara.

De même, je vois très bien les images de la fin du film, pourtant je ne me souviens pas que cela se termine ainsi. Il me semblait qu'à la fin du film, on supposait qui était cette jeune femme, mais que ce n'était pas dit, alors que là, le demi-frère du docteur Jivago lui révèle qui elle est.

Donc, pas de doute : à revoir !

A la fin du livre, l'auteur écrit les poèmes que le docteur Jivago a écrit tout au long de sa vie. Boris Pasternak a écrit un beau roman, mais aussi de très beaux poèmes.

Quelques extraits :

"Je pense que si l'on pouvait arrêter la bête qui sommeille dans l'homme par la menace, celle du violon ou celle du châtiment éternel, peu importe, l'emblème le plus haut de l'humanité serait le dompteur de cirque avec son fouet, et non le prédicateur et son sacrifice. Mais justement, ce qui au cours des siècles a élevé l'homme au-dessus de la bête et l'a porté si haut, ce n'est pas le bâton, c'est la musique : la force irréfutable de la vérité désarmée, l'attraction de son exemple. Jusqu'ici on a considéré que ce qui importait le plus dans l'Evangile, c'étaient les maximes morales et les règles contenues dans les commandements; pour moi, l'essentiel est ce que le Christ a exprimé en paraboles tirées de la vie courante, éclairant la vérité par la lumière du quotidien." Boris Pasternak fait souvent référence à la religion et d'ailleurs les poèmes aussi, dont voici quelques titres : "la semaine sainte", "l'étoile de Noël", "le miracle", "les derniers jours", "Marie-Madeleine", "le jardin de Gethsémani".

"Il me semble que Tonia est enceinte. Je le lui ai dit. Elle ne le pense pas, mais j'en suis convaincu. Je le vois à des signes imperceptibles, antérieurs aux indices évidents, mais qui ne peuvent me tromper. "Le visage de la femme change. On ne peut dire qu'elle ait enlaidi, mais son aspect extérieur dont elle était complétement maîtresse jusque-là, échappe désormais à son contrôle. Il est entre les mains de l'avenir qui sortira d'elle, et qui n'est déjà plus elle-même. Cette émancipation de ses traits prend l'allure d'un désarroi physique : son visage perd son éclat, sa peau se flétrit, ses yeux commencent à briller autrement qu'elle ne le voudrait, comme si elle ne venait plus à bout de tout cela et renonçait à le diriger... Il m'a toujours semblé que toute conception est immaculée et que ce dogme ne concerne pas seulement la Sainte Vierge, mais exprime une idée générale de la maternité."

"Les révolutions durent des semaines, des années, puis, pendant des dizaines et des centaines d'années, on adore comme quelque chose de sacré cet esprit de médiocrité qui les a suscitées."

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
Généralement je préfère les livres aux films. Mais il faut que je regarde le film après le livre, dans l'autre sens, j'ai beaucoup de mal ! Je me souviens que je n'ai jamais pu lire "Les oiseaux se cachent pour mourir", j'ai trop en tête l'adaptation TV.
Répondre
1
J'étais sure que tu l'avais déjà lu ce livre, vu que tu adorais le film! <br /> Pas simple à suivre tous ces surnoms! Moi, ce dont je me souviens du film c'est que c'était long et compliqué... Et triste!
Répondre
B
Ah, oui ! Mylène, le livre aussi est triste.