Pourquoi les migrants

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Sous titre : comprendre les flux de population.

A travers des textes écrits par des sociologues, économistes, historiens, écrivains et anthropologues sous la direction d'Eric Fottorino entre 2015 et début 2016.

L'introduction : Avec les attentats terroristes qui ont endeuillé la France, le drame des migrants restera comme l'événement majeur de l'année 2015. Le problème s'est posé dans notre pays et en Allemagne, et surtout aux frontières extérieures de l'Union Européenne - Grèce, Italie, Lampédusa, Lesbos, Calais : ces noms résonnent désormais d'une tonalité funeste en ce début de XXIème siècle. Ils arrivent par centaines de milliers de Syrie, d'Afghanistan, du Soudan, rescapés de la mort où la Méditerranée prélève chaque jour, chaque nuit, son butin humain. Face à cette hémorragie, l'impréparation est criante : des dirigeants politiques dépassés ou peu enclin à s'ouvrir, des structures d'accueil insuffisantes, que ne peut palier l'énergie admirable des volontaires qui, des Länders allemands à la jungle de Calais, essaient de soulager les souffrances... Face à un phénomène d'une ampleur sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale, mais hélas prévisible depuis au moins 2010, le Vieux Continent est aux abonnés absents, incapable d'apporter des réponses concrètes et durables à cette tragédie. Au désespoir des uns répond l'impuissance - et l'absence de volonté, voire l'hostilité - des autres, comme si la question des migrants poussait nos sociétés dans leurs retranchements. L'Europe sait sauver l'euro, elle renâcle à sauver des vies humaines. Un constat d'échec amer et inquiétant alors que les flux migratoires forcés et contraints, loin de se tarir, sont appelés à s'aggraver pour longtemps.

Je ne sais comment rendre compte de ce que j'ai lu. Certains passages m'ont fait pleurer, comme celui-ci : "Ils ont marché et traversé des pays, des montagnes, des mers, et enfin ils ont abouti de nuit dans une citerne noire qui les a broyés, avalés, certains furent rejetés, d'autres sont restés dans les profondeurs marines. Ces corps sont là comme des objets trouvés dans un navire qui aurait fait naufrage. Ce sont des pièces à conviction dans un procès qui n'aura jamais lieu. Ils sont encore habillés. Mais que sont devenus les rêves qu'ils avaient fabriqués, y mettant de la couleur et de la musique ? Ils se sont dissous dans cette mer dévoreuse de vies, impitoyable et sans recours."
Et puis, quelques chiffres : l'accueil des réfugiés d'Algérie au début des années 60 : en deux ou trois ans, la France accueille plus de 1 million de personnes. D'une population de 46 millions d'habitants, elle passe rapidement à plus de 48 millions. Après la prise de Barcelone en janvier 1939, les réfugiés espagnols : quasiment 1 million de Catalans ont franchi la frontière. Les ministres de l'Intérieur successifs expliquent que la France se place en tête des pays d'accueil. Ce n'est pas du tout le cas. Nous acceptions alors entre 16 et 18% des demandes d'asile, un taux très faible. Depuis le début des années 2000, vous avez les mêmes proportions année après année de mariages entre Français et étrangers (60 000), d'étudiants (60 000), de regroupement familial (35 000), de réfugiés politiques (20 000) et de travailleurs (20 000). En 1999, nous avons établi qu'entre 22 et 25% des personnes vivant en France sont soit immigrées, soit enfants d'au moins un immigré. Notre modèle n'est pas celui de l'invasion massive, mais de l'infusion durable. La Réunion est un laboratoire très concret du brassage des origines, fort intéressant et qui fonctionne bien. Et enfin, Schengen : 26 Etats membres de l'Union, sauf l'Irlande et le Royaume-Uni, plus l'Islande, la Norvège, le Liechtenstein et la Suisse.

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Oui souvent quand on parle de chiffres, de problème migratoire, on oublie les êtres humains derrière. Si les gens entendaient les histoires des migrants, leurs vies, les raisons qui les poussent à quitter un pays qu'ils aiment, où ils laissent parfois famille, amis, maison, travail, etc... alors peut être l'Europe serait-elle plus accueillante....
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