Un barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras
J'ai acheté ce livre de poche vingt cent d'euros dans une braderie. Cela faisait longtemps que je voulais lire Marguerite Duras. Depuis que j'avais vu le film "L'amant". Donc quand j'ai vu ce roman, qui n'avait pas de quatrième de couverture, mais attirée par une introduction qui, je pensais, résumait un peu l'histoire, j'ai acheté. Mon problème c'est que, dans cette introduction, je me suis plus fiée à la présentation de la situation qu'au résumé du roman. Eh oui, en adaptation en film, je pense que ce roman pourrait ressembler au film "L'amant". Pas d'actions ou très peu ! C'est le roman qui a fait connaître Marguerite Duras.
Ce roman nous montre comment de nombreux Français qui sont partis dans les colonies françaises du Pacifique pensant y faire fortune ont vécu dans une immense misère, à l'égal des autochtones.
Quelques extraits :
"Elle avait jeté ses économies de dix ans dans les vagues du Pacifique."
"Les quartiers blancs de toutes les villes coloniales du monde étaient toujours, dans ces années-là, d'une impeccable propreté. Il n'y avait pas que les villes. Les blancs aussi étaient très propres. Dès qu'ils arrivaient, ils apprenaient à se baigner tous les jours, comme on fait des petits enfants, et à s'habiller de l'uniforme colonial, du costume blanc, couleur d'immunité et d'innocence. Dès lors, le premier pas était fait. La distance augmentait d'autant, la différence première était multipliée, blanc sur blanc, entre eux et les autres, qui se nettoyaient avec la pluie du ciel et les eaux limoneuses des fleuves et des rivières. Le blanc est en effet extrêmement salissant."
"Le latex coulait. Le sang aussi. Mais le latex seul était précieux, recueilli, et, recueilli, payait. Le sang se perdait. On évitait encore d'imaginer qu'il s'en trouverait un grand nombre pour venir un jour en demander le prix."