Olga de Bernhard Schlink

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Un livre de plus pour le challenge ! Au vu de la quatrième de couverture, je pensais qu'il irait pour le thème "témoignage du combat d'une femme", mais à la lecture, je préfère le prendre pour le thème "un dernier roman", vu qu'il a été écrit en 2018 et édité en français en 2019 !

Quatrième de couverture : L'est de l'empire allemand à la fin du XIXème siècle. Olga est orpheline et vit chez sa grand-mère, dans un village coupé de toute modernité. Herbert est le fils d'un riche industriel et habite la maison de maître. Tandis qu'elle se bat pour devenir enseignante, lui rêve d'aventures et d'exploits pour la patrie. Amis d'enfance, puis amants, ils vivent leur idylle malgré l'opposition de la famille de Herbert et ses voyages lointains. Quand il entreprend une expédition en Arctique, Olga reste toutefois sans nouvelles. La Première Guerre mondiale éclate, puis la Deuxième. A la fin de sa vie, Olga raconte son histoire à un jeune homme qui lui est proche comme un fils. Mais ce n'est que bien plus tard que celui-ci, lui-même âgé, va découvrir la vérité sur cette femme d'apparence si modeste.

Bernhard Schlink nous livre le récit tout en sensibilité d'un destin féminin marqué par son temps. A travers les décennies et les continents, il nous entraîne dans les péripéties d'un amour confronté aux rêves de grandeur d'une nation.

Olga raconte toute sa vie à ce jeune homme qu'elle a connu lorsqu'il était enfant. Elle travaillait chez ses parents comme couturière après  son licenciement à cinquante-trois ans en 1936, car elle était devenue sourde. Elle lui raconte son enfance où elle fait connaissance des enfants qui habitent la maison de maître, Herbert et Viktoria ; son combat pour apprendre et réussir à devenir institutrice ; son métier d'institutrice ; mais c'est surtout d'Herbert qu'elle parle, le seul et grand amour de sa vie. En vieillissant ce jeune homme pense souvent à Olga. Lui qui collectionne les cartes postales fait des recherches et c'est ainsi qu'il achète à un antiquaire les lettres qu'Olga écrivaient à Herbert et qui étaient restées en poste restante à Tromso. En lisant ces lettres, il apprendra deux choses importantes de la vie d'Olga qu'elle ne lui avait pas racontées. La première, je l'avais devinée bien avant, mais la deuxième, ça a été une grande surprise pour moi.

Et c'est d'ailleurs sur cette révélation que ce termine ce roman que j'ai beaucoup aimé. Olga attendait toujours le retour d'Herbert, il lui a fallu de nombreuses années avant d'admettre qu'il était mort. Et Bernhard Schlink a une telle façon de raconter cette histoire, que j'étais dans la même espérance qu'elle : un jour, Herbert allait réapparaître. Mais non, il était bien mort !

Quelques extraits : "Herbert fut fier d'Olga, jaloux de l'importance que revêtaient pour elle le savoir et son acquisition, et mécontent de la voir devenir autonome, indépendante d'une famille, du jugement d'autrui, de lui-même."

"Maintenant elle lisait des partitions et jouait la musique dans sa tête, c'était une piètre compensation. Elle avait adoré aussi les bruits de la nature, les oiseaux, le vent, les vagues de la mer. Elle avait aimé être réveillée en été par les coqs, en hiver par les cloches. Elle était heureuse de ne plus entendre les hauts-parleurs. Avec les nazis, le monde était devenu bruyant ; ils avaient installé des hauts-parleurs partout, qui crachaient sans arrêt des discours, des marches militaires, des appels, un tintamarre obsédant. Mais rien n'est si désagréable à entendre qu'on renonce aussi à entendre ce qui ne l'est pas."

"L'an dernier tu voulais être revenu avant Noël, cette année ce sont les soldats qui le voulaient. On ne peut pas se fier à vous, les hommes."

"Quels lâches vous êtes, vous les hommes ! Tu n'avais pas eu le courage de m'annoncer la bêtise que tu allais faire en partant pour l'hiver, lui n'a pas eu le courage de parler avec moi de son choix politique démentiel. Vous saviez tous les deux que je me disputerais avec vous, et vous n'avez pas voulu risquer le conflit. Face à la neige et à la glace, aux armes et à la guerre, là vous vous sentez à la hauteur, vous les hommes, mais pas face aux questions d'une femme."

 

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Un livre qui semble original et intéressant
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